dimanche 15 juillet 2012

La fessée



   Nous nous sommes retrouvés, tous les trois, avec Antoine, dans l'ambiance surannée, mais si vibrante de la charmante demeure ancestrale de Thierry. Accueil agréable de notre hôte. Le Karma si présent de grand-mère Aurélie m'avait reconnue. J'avais tenté de le convaincre mentalement en lui expliquant que parmi les sept péchés capitaux, le plus beau était celui d'amour qui donne force et tous les courages; Est-il vraiment un péché alors qu'il pousse les hommes à se sublimer ? Acceptée, je n'étais plus couverte d'anathèmes.

   J'étais parée de dessous sexy pour pigmenter le désir commun, augmenter le plaisir. Ensemble composé d'une guepière noire et dorée, d'un minuscule string assorti, de bas résille aux fins losanges, de talons aiguilles et d'une très belle robe fermée par une kyrielle de petits boutons serrés, cousus côte à côte, comme cela se faisait autrefois. Je supputais des émotions intenses dans le déboutonnage, fébrilité des doigts trop gros pour le minuscule diamétre des disques de nacre, fébrilité de l'imagination dans l'attente de la chute de la robe, fébrilité des libidos exacerbées par le désir ou bien...

   Tout en sirotant un délicieux whisky, je me laissais caresser par vos regards. J'étais consciente de mon charme et de l'ascendant que j'avais sur vos sens. Vous avez pris votre temps, dégustant alcool et concupiscence. Le vin de mon imagination commençait à faire son effet euphorisant...toute gêne et inhibition s'envolaient. Des doigts voletaient sur les petits boutons blancs...
   Je ne sais qui le premier a dit:
- Ces boutons sont une vraie torture !
Je me suis levée, réprimant tout de même un sourire. J'allais peut-être vous amener doucement vers un lieu inexploré, un fantasme que je n'osais avouer...eh oui, chacun posséde des zones d'ombre !
   Debout entre vous deux, je vous aguichais, prenais des poses. Mains relevant mes cheveux en un chignon démodé, tournant sur moi-même, oscillant sur mes talons, ondulant la croupe...
- C'est vrai, renchérit une voix jumelle, une robe de vierge effarouchée ! et j'ai reçu une claque bien sentie sur une fesse.
   Vision instantanée (motivante ?)...Je suis la soubrette d'un restaurant populaire. Pour chaque plat apporté, une claque de remerciement. Je voyais les tapes, mains bien à plat, d'hommes qui petit à petit s'échauffaient. Excellence du repas ou pensée obsédante du cul de la serveuse ?
- Une claque par bouton !
   Joignant le geste à la parole, tu venais d'inventer une règle du jeu.
- Approche-toi que je les compte !
   Riant, je m'enfuyais, contournant la table, essayant d'échapper à des esprits si perfides. Vous m'avez rattrapée sans peine. Un doigt descendait:
- Deux, quatre, six, huit...seize...vingt-huit...trente-deux ! Il en reste trente-deux !
   Deux boutons qui cèdent, deux claques sur mon postérieur...
   Une main douce, mais ferme m'a alors couchée sur la table, m'a troussée.
   Image instantanée (exaltante?)...Je suis la domestique du château, Monsieur le comte vient souvent me voir en cuisine, il administre de bonnes tapes sur mes rondeurs, relève mes jupons brodés, sort un sexe robuste à l'odeur de velours côtelé, de paille chaude et de cheval écumant. Puis il libère la magnifique frénésie sexuelle qui le pousse là, avec des "han !" de bûcheron.

   Tu as ôté mon petit slip. J'avais les fesses en l'air. Temps suspendu dans votre contemplation de mes tendres globes rosés abandonnés.
- Tes fesses ont un galbe d'hyperbole.
   Moment d'égarement...Et puis la brûlure vive d'une main qui s'abat à plat et imprime la trace de cinq doigts sur mes charmes et dans mon cerveau attentif. Je sentais et voyais tout à la fois la trace fugace de ces cinq doigts. je m'agrippais des deux mains à la table, pour recevoir la volée suivante. Chaleur et émotion. Silence, si ce n'est le bruit sec de la tape.
   Vous étiez maintenant debout, de chaque côté de moi, vos gestes semblainet symétriques. Une main qui claque, l'autre qui branle un sexe vertical. Vous aviez dû déboutonner mentalement au moins huit ou dix boutons...Je me suis retournée pour admirer vos rotondités subjuguantes, me suis agenouillée. Je vous ai sucés tous les deux, un chibre affolant dans chaque main. Doux et chauds, fleurant bon, ils grossissaient encore sous mes coups de langues humides.

   Antoine m'a relevée et m'a embrassée tendrement. Il a posé délicatement un doigt sur ma joue en feu. Mes yeux devaient briller, tendre complicité de l'amante prête à se donner. Il n'a pas résisté et m'a de nouveau pliée sur la table. Il a caressé de son gros membre mes globes ronds et chauds. Il suivait un trajet d'une fraîcheur bienfaisante, puis il a écarté délicatement mes fesses. Je retenais mon souffle...Il m'a pénétrée avec une douceur qui contrastait avec les gestes précédents. Harmonie des différences !! J'étais un peu surprise, car je ne pensais pas être si prête à le recevoir:
- Oh ! elle est toute humide, ma belle chérie !
Tu aimes donc les fessées ?
   Je restais sans bouger, et le sentais palpiter en moi...Accélération des minutes qui deviennent des secondes...Secousses libératoires...Plaisir intense...J'avais joui sans retenue.

   Je me suis redressée, j'ai secoué mes cheveux, tendu mes bas, de la cheville jusqu'aux jarretelles: course voluptueuse des doigts. J'ai remis de l'ordre dans ma tenue, pour finalement ôter ma robe. Je te l'ai offerte, Thierry. Tu as compté les boutons restants en riant...
- Viens ici, petite...

Extrait de: "Plaisirs de femmes"