dimanche 4 septembre 2011

Catherine ou le cadeau d'anniversaire


"Ils étaient mariés depuis vingt-cinq ans...Vingt-cinq ans aujourd'hui. un quart de siècle !
Et elle avait cinquante ans ce même jour.
C'est Simon qui avait tenu à l'épouser le jour de son anniversaire.
C'est qu'il était incroyablement romantique, quand elle l'avait rencontré. Elle avait littéralement fondu pour ce jeune homme timide au regard bleu délavé, et ils avaient très rapidement uni leurs naïvetés.
La vie s'était chargée de les endurcir.
Oh ! elle n'avait pas été plus difficile que celle de tout un chacun. Voire même plus douce puisqu'elle n'avait jamais réussi à les séparer, mais ça n'avait pas toujours été facile.
Ils avaient commencé avec peu de choses, pour ne pas dire rien. les enfants étaient arrivés très vite. D'abord Aurélie, puis les jumeaux. Ils avaient bossé comme des dingues toute leur vie. Ils pouvaient être fiers d'eux. Aurélie finissait ses études de médecine à Montpellier. quant aux jumeaux, ils étaient entrés tous les deux dans l'armée, l'année dernière. inséparables, ils voulaient être pilotes depuis leur plus jeune âge et ils étaient en passe d'y parvenir.

Aujourd'hui, la maison était payée. Un peu vide, sans les enfants, mais ils recevaient beaucoup. Ils n'avaient plus qu'un petit crédit sur l'appartement de vars. dans dix ans, elle prendrait sa retraite. elle serait certainement grand-mère d'ici là.
Grand-mère...C lui filait un coup. Mais elle avait encore le temps d'y penser.
Non vraiment, tout allait bien. Seule ombre au tableau, Simon voyageait encore beaucoup pour son travail. Et Catherine se retrouvait souvent seule. A l'époque où les enfants vivaient encore sous leur toit, cela ne la dérangeait pas, mais, maintenant, ses absences lui pesaient de plus en plus.
Aujourd'hui il était à Madrid.
C'était la première fois qu'il n'était pas là pour son anniversaire; D'habitude, il l'invitait au restaurant et lui offrait deux cadeaux. un pour son anniversaire et l'autre pour leur anniversaire de mariage. en rentrant, ils faisaient l'amour en essayant d'oublier l'outrage des années qui passent.
Au début de leur histoire, leurs relations physiques étaient passionnées. Et puis, avec les enfants, il avait fallu apprendre à faire l'amour en silence, dans le noir, après minuit.
Ils avaient été si souvent interrompus par les visites nocturnes de petits gnomes harcelés de maux de ventre ou de cauchemars peuplés de montres et de fantômes que leurs rapports avaient fini par s'en ressentir. Les années passant, ils avaient découvert ensemble l'angoisse des nuits blanches pendant lesquelles, le regard fixé sur le réveil, ils guettaient, inquiets, le bruit rassurant d'une clé dans la serrure, annonciateur du retour au nid d'adolescents ayant réussi à surmonter tous les dangers des soirées étudiantes.

Et maintenant qu'ils étaient à nouveau tranquilles, aucun d'entre eux n'osait rappeler à l'autre toutes leurs folies d'antan.
Catherine était encore très jolie, mais son corps avait été marqué par les grossesses et elle se trouvait ridicule en lingerie fine. Simon, quant à lui, ne semblait plus aussi fougueux que dans sa jeunesse, et elle ne voulait pas qu'il la prenne pour une vieille perverse. Elle avait presque honte d'avoir encore des fantasmes.
En la quittant, la veille, il lui avait demandé:
- Qu'est-ce que tu veux pour ton anniversaire ?
Un gigolo ou un godemiché ?
- Les deux, mon commandant, lui avait-elle répondu en riant.

Elle buvait un café dans la cuisine, bercée par ses pensées nostalgiques, quand on sonna à la porte d'entrée.
Elle se leva pour aller ouvrir. Quel que soit le visiteur, il était le bienvenu. Il l'obligeait à se secouer et à reprendre le cours de la vie en chassant la mélancolie qui planait dans la pièce.
Un grand Black, jeune, coiffé de dreadlocks, se tenait dans l'embrasure de la porte, un paquet cadeau dans les mains.
- Oui ?
- Madame Lefevre ?
- C'est moi.
Il lui tendit le paquet.
- De la part de votre mari.
- Merci, je signe quelque part ?
- Non, y a rien à signer.
Elle prit le paquet et referma la porte, impatiente de découvrir ce que Simon avait bien pu choisir de lui offrir. Il avait toujours es idées originales.
Elle ouvrit le paquet et y découvrit un énorme godemiché. Elle éclata de rire, un peu gênée et dit à haute voix: " Tu n'as quand même pas fait ça ?"
On re-sonna à la porte. Elle posa l'objet et son emballage sur la table et retourna ouvrir. Le grand Black était toujours là. elle laissa la porte entrebâillée car elle ne souhaitait pas qu'il aperçoive le contenu du paquet cadeau.
- Vous avez oublié quelque chose ?
- Non, c'est vous qui avez oublié quelque chose.
- Quoi ?
En effet, elle ne lui avait pas donné de pourboire, mais elle trouvait sa façon de réclamer assez cavalière.
- Moi !
- Ne bougez pas, je vais chercher de la monnaie.
- Non, je ne veux pas parler d'argent. Je parle de moi. Je suis la deuxième partie du cadeau.
- Pardon ?
Il entra et désigna l'olisbos qui trônait sur la table.
- Votre mari m'a payé pour que je vous explique comment utiliser cet objet.
- Vous plaisantez ?
Le téléphone sonna. En décrochant, elle reconnut immédiatement la voix de Simon.
- Bon anniversaire, chérie, mes cadeaux sont arrivés ?
- Parlons en de tes cadeaux...Est ce que tu es fou ?
- Oui, de toi !
- Enfin, je ne peux pas...Je ne veux pas...
- Laisse-toi faire, il a des consignes précises et il n'est là que pour te faire du bien.
Et il raccrocha.
Totalement déroutée, elle resta interdite, le téléphone dans la main. Elle se sentait déjà assez ridicule avec ce truc obscène au milieu de la pièce, mais devant cet Apollon des îles, elle ne savait plus quelle attitude adopter.
C'est vrai qu'il était très beau et qu'il avait l'air gentil.
- Vous me montrer votre chambre ?
- C'est hors de question !
- Vous préférez qu'on reste là ?
- Écoutez monsieur, je vous remercie mais vraiment, je ne pourrai pas. Je n'ai pas besoin de vos services. Rentrez chez vous, mon mari vous réglera la somme convenue et ...
- Il ne l'écoutait plus. Il s'empara du phallus de plastique et se dirigea vers l'étage.
- Mais si, vous allez voir ! C'est par là ?
Il gravit les marches avec la grâce d'un félin, sans écouter ses protestations.

Tout en notant qu'il avait des fesses magnifiques, moulées dans son jean délavé, elle s'interrogea sur la conduite à tenir. Elle ne pouvait tout de même pas appeler la police. Que leur dirait-elle ? Qu'elle n'arrivait pas à virer le gigolo que son mari avait payé pour elle ? Cela paraissait difficile à expliquer. Non, il fallait qu'elle arrive à le convaincre de partir. Gentiment, mais fermement.
Elle monta à l'étage et entra dans sa chambre. Il était déjà allongé nu, sur le lit, le godemiché posé sur son ventre.
Mon Dieu, qu'il était beau ! Ses jambes étaient longues et musclées, son torse était dessiné, tous les muscles étaient apparents. Et son sourire. Une gueule d'ange auréolée de dizaines de petites tresses qui retombaient en cascade sur son front. elle aurait adoré passer ses doigts dans sa tignasse.
- Il faut que vous partiez.
- Venez !
- Vraiment c'est impossible.
- Je ne vous plaît pas ?
- Ça n'a rien à voir avec vous. Je n'ai jamais trompé mon mari !
- Mais vous ne le trompez pas puisqu'il est au courant !
Effectivement, vu sous cet angle...Elle s'assit sur le lit.
- Soyez raisonnable. Je pourrais être votre mère. Il éclata de rire.
- Vous êtes sûre que vous avez bien remarqué ma couleur de peau ? Les probabilités pour que vous soyez ma mère sont extrêmement minces !
- Ce n'est pas ce que je voulais dire !
Pendant qu'elle se débattait avec des arguments auxquels elle ne croyait déjà plus elle-même, il commença à déboutonner son corsage. Sa respiration s'accéléra. ces doigts nerveux qui couraient sur sa peau mettaient le feu à ses sens.
- Ça suffit !
Il étouffa sa dernière protestation en bâillonnant sa bouche d'un baiser torride, et elle sentit ses dernières réticences fondre comme neige au soleil.
Il l'allongea sur le lit et la dévêtit entièrement.
Elle essaya de se recouvrir du plaid qui était au pied du lit. Sa propre nudité la gênait. elle n'assumait pas son corps vieillissant, livré au regard de ce jeune Adonis d'ébène.
Il jeta le plaid sur le sol et commença à la caresser. Il y avait de la bestialité dans ses gestes. malgré sa maîtrise parfaite, il était assez brusque, et elle n'aurait pas été étonnée de l'entendre rugir. Il lui écarta les cuisses et, d'un coup de langue, humidifia son intimité. geste qu'elle apprécia mais bien inutile, elle se sentait dégouliner de désir. Il attrapa le godemiché, il était vraiment énorme, et l'actionna. l'appareil se mit à vibrer dans un petit ronronnement discret.
Tout d'abord, il lui appliqua sur la pointe des seins et joua un moment à les faire durcir au contact du latex. Il le promena sur tout son corps en évitant soigneusement le centre de son envie. Il excitait, avec un e vraie technique de professionnel, toutes les zones érogènes de Catherine et les hommes qui connaissent bien les femmes savent à quel point elles sont nombreuses.
En très peu de temps, il réussit à mettre le feu à ses sens. Elle se tordait et ondulait de plaisir pour lui permettre d'atteindre chacune de ses cibles. elle roulait sur elle-même pour offrir reins et fesses à la caresse de l'ersatz de membre masculin qui devenait vivant dans les mains de son dompteur. La tension montait inexorablement dans son ventre, et elle commença à attendre comme une délivrance l'instant où l'objet de plastique viendrait enfin fouiller ses entrailles et la délivrer de la bête qui mordait cruellement son intimité la plus enfouie, la plus secrète.
Quand elle n'en put plus, elle le supplia de la libérer de cette insoutenable tension. Sans hésiter, il lui enfonça l'objet d'un geste brutal dans le ventre.
Elle cria de surprise et de douleur. Le phallus de plastique était très gros, trop gros. Elle se sentait écartelée, déchirée, mais très rapidement, son sexe s'habitua aux proportions exagérées de l'artifice et elle se laissa conduire par la main experte de son amant par procuration qui lui imposait un rythme de plus en plus rapide. Il augment la puissance des vibrations de l'objet jusqu'à le pousser au maximum, et elle crut être arrivée au paroxysme du plaisir. elle se cabrait et feulait son désir.
Elle sentit le plaisir monter en elle comme la lave d'un volcan et elle jouit si violemment qu'elle l'expulsa de son ventre.
Pendant un long moment, elle fut..."

Extrait de : "Onze nouvelles à lire seule les matchs de foot..."

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